Pauvre de Petite Moi!

oh... woe is me!
oh… woe is me!

La dernière fois que j’ai écris au sujet de partager était dans l’article de blogue: Vous n’êtes pas seule. Cette histoire-là c’était déroulée dans les toilettes publiques dans un camping. Le blogue d’aujourd’hui a le même sujet, soit le partage. En plus, comme dans l’autre article, cette histoire se déroule aussi dans les toilettes publiques.  Je commence à me poser des questions sur les toilettes publiques…

Je me retrouvais aux toilettes au travail il y a quelques années. En réalité j’y suis retournée depuis, mais je voulais partager un incident en particulier qui est survenu justement aux toilettes il y a un nombre d’années déjà.

J’y suis entrée. J’ai voulu  aller aux toilettes, juste pour être plus à l’aise pendant un cours. Au moins, j’avais un peu de contrôle sur cet aspect-là de  ma vie. Vous voyez, je trouvais que je faisais particulièrement pitié cette journée-là. Ma vie était un drame et j’étais la vedette. Ce fait a moins d’impact si je n’ai pas un auditoire. Dans l’entrée des toilettes, j’aperçus l’épouse d’un gentil monsieur qui travaille dans l’entretien de la bâtisse. Elle était présente pour lui donner un coup de main à désinfecter partout pendant une saison de grippe importante que nous vivions.

Je me suis approchée d’elle. J’ai partagé avec elle que je me sentais fatiguée. Après tout, nous avions beaucoup de travail puisque nous étions en plein de notre saison occupée. J’ai ajouté, que j’essayais être présente  pour ma famille. Pour enrichir, j’ai mentionné que mon mari était à l’hôpital…pour une chirurgie. Pour mettre encore plus d’emphase, j’ai dit que c’était pour une opération au cerveau.

Cette belle dame travaillante m’a tout simplement regardée. Elle a soulevé son toupet pour me montrer la cicatrice qui suivait sa chevelure. Elle a partagé avec moi que la première chirurgie a laissé son crâne un peu déformé et que son état faisait peur à sa plus jeune qui ne voulait s’approcher de sa maman.

Rien d’autre c’est dit jusqu’au moment que j’ai pu retrouver son mari. Je me suis rendue à lui. Je lui ai tendu la main. Surpris, il a pris ma main dans la sienne. Je lui ai dit que je venais d’apprendre que nous faisions partie du même club: celui ou l’époux ou l’épouse aurait subi une opération au cerveau. Il était surpris. “Je crois que nous nous comprenons”, lui ai-je dit. “Oui, nous nous comprenons”, m’a-t-il répondu.

Il est incroyablement réconfortant de voir quelqu’un que nous respectons accomplir ses tâches d’une façon si compétente que nous ne pouvons imaginer les défis impensables auxquels il a dû faire face. Il est doublement réconfortant de le voir presqu’à tous les jours pour parler de toutes sortes de sujets autre que la maladie. Il est devenu un de mes confidents. Je dis souvent en blague, mais ce n’est pas vraiment une blague, qu’il est mon thérapeute. Il est aussi mon conseiller en matière de mes études et en affaires, un mentor, mon cheerleader et, plus important, mon ami.

J’adore savoir que je n’ai pas besoin d’expliquer ma peur, ma fatigue ou mes inquiétudes. Il comprend. Il l’avait vécu aussi. Il semble avoir atterri sur ses deux pieds même si parfois, comme moi, il boite un peu.

La journée en question j’avais grand pitié de moi-même. Personne n’a nourri cette pitié. Je pensais vouloir avoir le regard de pitié de quelqu’un.

À la place j’ai retrouvé mon deuxième souffle. J’ai rencontré une âme soeur pour qui je souhaite mieux que l’univers lui ait offert à lui et aux siens.

Je partage avec vous que même les chasseurs d’ambulance d’expérience peuvent se sentir fatigués, tristes, frustrés et apeurés. Même ceux qui semblent les plus forts sont aidés s’ils se sentent écoutés.

De trouver quelqu’un qui nous entend sans qu’on parle puisqu’il sait c’est quoi qu’on vit n’a pas de prix.

Merci M. B.

J’imagine que j’apprends que je suis humaine.

S’il vous plaît, garder les oreilles ouvertes sans jugement. Vous n’avez pas besoin d’encourager le sens de pitié qu’une personne peut ressentir mais il ne faut pas banaliser ce qui se passe non plus. Écoutez-le. Offrez-lui votre soutien, même un câlin. N’inquiétez-vous pas, sa situation ne s’attrape pas.

Soyez des nôtres la prochaine fois avec Jouer? Ici?

Cela me ferait plaisir si vous voulez me laisser un commentaire ou une demande d’aborder un sujet en particulier. Soyez les bienvenus à partager ce blogue dans l’espoir qu’il se retrouve sur l’écran de quelqu’un qui vie sa propre aventure médicale.