Une femme forte de l’évangile

Voilà comment on m’a déjà décrit…une femme forte de l’évangile. J’ai même une personne ou deux qui m’ont nommée brave il y a un nombre d’années.

De l’extérieur, je semblais peut-être forte ou brave puisque nous, ma petite famille et moi, vivions des choses pas trop typiques tout en continuant à travailler et à faire ce dont nous devions. (pour connaitre un peu notre histoire vous pouvez vous référer à https://xn--vivremalgrlamaladie-kzb.com/ )

Ces termes ont été utilisés assez souvent au fil de nos aventures qu’ils font maintenant partie de mon identité. Je sentais l’importance de rester forte dans les urgences et les batailles pour des êtres chers qui étaient fragilisés. C’était particulièrement ma pensée quand mes enfants étaient jeunes et que notre rôle parental était de les rassurer et de les soutenir quand leur père était malade.

En plus des enfants, nos parents étaient aussi fragilisés, dans leurs cas par les inquiétudes qui viennent avec l’âge et la maladie.

Notre réalité a changé depuis quelques années. La santé de mon mari est stable depuis presque dix ans. De plus, je n’ai plus de personnes fragilisées dans mon entourage. Mes enfants sont maintenant grands. Ils n’habitent plus sous notre toit. Ils sont forts eux aussi. Ils nous ont vus aller, leur papa et moi et ont toujours mis un pied devant l’autre malgré les péripéties qui ont été sur leurs chemins.

Les autres personnes particulièrement fragilisées, ma mère et mon beau-père, ont quitté pour un monde meilleur depuis environ deux ans (On a perdu ces deux êtres chers dans une période d’un peu plus de trois mois).Je n’ai plus besoin d’être disponible pour des rendez-vous médicaux ou des urgences telles les chutes. Nous n’avons plus besoin de les rassurer en dédramatisant les drames que nous vivions ou de les soutenir dans leurs aventures personnelles.

Même si d’autres personnes pouvaient être affectées par notre situation, ce n’était pas à moi ou à mon époux de nous occuper d’eux. Notre seul rôle était de leur en informer.

Dans ce nouveau stade de ma vie, quand je me sentais solide et en sécurité, je me retrouve maintenant moins forte. J’ai été surprise par le stress ressenti au travail, un stress tellement important que mon corps est en réaction depuis des semaines maintenant. Je suis officiellement en arrêt de travail.

Je sens que je déçois des gens. Je me déçois moi-même dans un sens. En même temps, je me sens forte parce que j’accepte que je dois prendre un recul et prendre soins de moi. Peut-être la reconnaissance de ma faiblesse est aussi ma force.

Je trouve cette leçon importante à partager particulièrement pour mes enfants. Cela prend de la force pour dire non quand quelque chose n’est pas raisonnable. Il est correcte de savoir que la vie n’est pas toujours remplie de stress. Je veux pour eux l’ouverture d’esprit et la force de savoir que c’est brave de demander de l’aide quand c’est trop, qu’ils n’ont pas besoin de toujours être forts. Cela ne veut pas dire qu’ils ne le sont pas…