Vous n’êtes pas seul…

imageNous adorons le plein air. Avoir des arbres et des plantes avec tout ce qu’ils attirent nous a toujours nourri l’âme à moi et à mon conjoint. Quand nous avons la chance, nous nous immersions dedans. Malheureusement, puisque nous travaillions tous les deux à temps plein et nous avions des conflits d’horaires, nous avions peu de temps à consacrer au plein air sauf pour nos vacances annuelles, pendant une semaine ou deux. Notre tendance était de faire du camping. Nous l’avons toujours fait, même quand l’état de santé de mon époux n’était pas des meilleurs.

Pendant une de nos excursions, il y a plusieurs années maintenant, nous nous sommes retrouvés sur la côte du Nouveau Brunswick. Je me retrouvais en ligne aux toilettes publiques du camping.

En attendant mon tour, une femme est entrée en courant avec deux jeunes enfants. Elle avait un regard un peu affolé. Je reconnais ce regard. C’était mon tour. Je l’ai offert à la dame. Elle l’a accepté sans hésitation et est entrée dans la cabine avec ses deux enfants. Une fois tout le monde soulagé, nous nous sommes retrouvés devant les lavabos. Elle m’a remercié. Je lui ai dit qu’il n’y avait pas de souci.

J’ai commencé une conversation avec elle en abordant les sujets typiques dans un camping:

  • Est-ce votre première visite ici?
  • Pensez-vous rester longtemps?
  • Est-ce que vous êtes dans une roulette ou une tente?
  • Venez-vous de loin?

Elle a partagé qu’ils venaient d’arriver et que son époux montait la roulotte. Elle a aussi partagé qu’elle n’aimait pas conduire en tirant une roulotte. Je lui ai demandé, puisque c’était le cas, pourquoi son mari n’avait-il pas conduit? Elle m’a regardé. Elle hésita avant de répondre « Parce qu’il a subi une chirurgie », a-t-elle éventuellement répondu. Mon radar s’alluma. J’étais curieuse. « Quelle sorte d’opération? »

Me regardant, elle répondit: « une opération au cerveau »

« Vraiment? Quelle partie du cerveau? »

« Lobe temporal. »

« Quel côté? » Avec un regard confus, elle répondit: « Gauche. »

Moi, avec un grand sourire: « Mon mari aussi! »

Son expression était indescriptible. Elle m’a demandé de la suivre à sa roulotte. Puisque je pouvais, je l’ai fait volontiers. Arrivée près de sa roulotte elle appela à son époux et lui dit: « Elle comprend. Son mari s’est fait opéré au cerveau aussi. »

Deux choses ressortent de ce petit commentaire. La première est que nous ressentons un grand confort avec ceux comme nous, les gens qui ont eu les mêmes expériences que nous. C’est doublement réconfortant quand les gens semblent bien.     (Ce sujet sera revisité dans l’article Pauvre de petite moi.)

La deuxième chose est que le patient et son être cher ne vivent pas la situation de maladie de la même façon et il est possible qu’ils ne comprennent pas le point de vue de l’autre. En toute honnêteté, chacun a une aventure différente à vivre. Le patient, étant au centre de la situation, va typiquement avoir du soutien de ses proches qui inclut son époux ou épouse.

En plus de soutenir le patient ou la patiente, la douce moitié doit épauler plus de responsabilités en plus de gérer ses inquiétudes (un sujet qui mérite être développer dans le futur). Je n’ai pas réellement compris cette réalité jusqu’à la quatrième opération. En réalité quand notre monde est hors contrôle, il est difficile de prendre un recul et contempler la vie. C’est seulement à la quatrième chirurgie que je commençais à voir les couches différentes des expériences de notre aventure.

Soyez des nôtres la prochaine fois avec CÉLÉBREZ C’EST NORMAL » Cela me ferait plaisir si vous voulez me laisser un commentaire ou une demande d’aborder un sujet en particulier.

Soyez les bienvenus à partager ce blogue dans l’espoir qu’il se retrouve sur l’écran de quelqu’un qui vie sa propre aventure médicale.