Identité…un concept qui n’est pas si facile à identifier.
Aujourd’hui, je cherche à comprendre comment les mots avec lesquels on s’identifie jouent un rôle sur comment on réagit, comment on se sent et comment on s’en sort.
De mon côté, mon identité a beaucoup changé au fil des années. Enfant, j’étais une fille, une soeur, une cousine, une amie, une élève. Jeune adulte, mon sens d’identité a changé le jour que j’ai enfin eu un chum. Il faut dire que j’avais au moins 18 ans quand je faisais partie d’un couple pour la première fois. Même si une partie de cette relation était à distance (mon chum étudiait à l’extérieure de la province) je m’identifiais comme la moitié d’un couple.
Cela ne vous surprendra sûrement pas d’apprendre que je n’ai pas marié mon premier chum. En effet, j’ai marié mon deuxième.
Encore comme plusieurs femmes, mon sens d’identité a pris multiples directions au fil des années. La façon que je percevais mon identité était en évolution constante. Comment être moi? la moitié d’un couple? une maman? une enseignante? et j’en passe.
Revenons à mon rôle d’épouse, et même nos rôles dans le couple.
Tout le monde qui se retrouve dans un couple sait que ce n’est pas facile le partage des rôles et des tâches au quotidien.
Quand on rajoute au mélange une condition fatale pour un des deux ou un ajustement drastique dans ce que l’un des deux puisse offrir au partenariat, les deux doivent être en mesure d’accepter et de travailler avec la nouvelle réalité.
Parfois, le changement peut faire peur à un ou l’autre dans le couple.
Dans mon cas, dans notre vie de couple, j’ai déjà eu peur. La raison sera peut-être surprenante.
Il y a déjà plusieurs années, dans notre couple, nous avons fait face à la chance de se battre pour l’accès à notre seule voiture.
Pour ceux et celles qui ne connaissent pas notre histoire, je me permets de vous la raconter un peu.
J’ai rencontré un mec aux beaux yeux verts, entêté, tannant, intelligent, travaillant. Il est un gars avec du bon goût. Après tout, il m’a choisi.
Depuis le début, il ne conduisait pas pour des raisons médicales.
On avance dans le temps, quelques années. Notre fréquentation est devenue un mariage et notre couple est devenu une famille.
Dans tout cela, le petit mari a eu quelques opérations au cerveau. Après une de celles-ci, la possibilité d’avoir son permis de conduire est devenue un sujet chaud ici à la maison.
Imaginez comment cela changerait ma vie. Avec cette possibilité je ne serais plus la seule à faire les courses, amener les enfants à leurs activités ou leurs rendez-vous… Évidemment partager ce fardeau ne pouvait faire autrement que de me faire PEUR.
Cela pouvait tout changer. Changer le partage des tâches. Changer son autonomie. Changer son besoin de moi.
Par chance j’apportais plus que mes services de chauffeuse à notre partenariat, même si je ne le réalisais pas au moment que j’ai partagé mon inquiétude avec JM il y a plusieurs années maintenant. Par chance qu’il a roulé les yeux.
C’est drôle ce qui peut nous faire peur. Je n’ai jamais eu vraiment peur face aux crises ou aux chirurgies, mais j’ai eu peur face à comment je percevais nos contributions, un et l’autre.
Il n’ a pas de quoi s’inquiéter. Je reconnais maintenant que j’étais plus qu’un lift pour lui. Je reconnais aussi que grâce à nos aventures nous sommes devenus les gens que nous sommes aujourd’hui et cela je ne regrette absolument pas.