Je me souviens quand j’étais jeune et que j’avais encore une pensée très linéaire. À la maison, nous écoutions nos parents. À l’école, nous écoutions la « maitresse d’école ». La formule était que les adultes nous montraient comment faire plein de choses. Nous cherchions à leur donner « la » bonne réponse. Les informations et la direction venaient d’en haut.
J’ai vite compris que ce n’est pas toujours le cas. Même avant d’être maman, je reconnaissais que les apprentissages ne se font pas toujours du maitre à son protégé. Un maitre qui demeure curieux apprend de ceux à qui il enseigne.
Au fil des années, j’ai appris tellement de mes élèves, mais pas autant que j’ai appris en regardant mes deux enfants grandir.
En fin de semaine, j’ai eu une nouvelle occasion d’apprendre de mon ainée. Vous voyez, elle parlait avec sa marraine au téléphone pour essayer d’expliquer comment, comme être humain, nous verbalisons des moments heureux et malheureux.
Voici la pensée sage que ma fille a partagé avec sa marraine. (Je rajoute du mien dans ce qui suit.)
Quand il y a quelque chose que nous n’aimons pas, qui nous frustre ou qui nous agresse, nous pouvons en parler longtemps. Nous sommes en mesure de décortiquer au plus petit détail la situation fâcheuse. Nous trouvons parfois des façons différentes à l’exprimer. Ce sont les situations où nous découvrons nos aptitudes de conteur et de conférencier. Nous apprenons que nous avons des habiletés à faire des monologues parfois assez étoffés
Mais les moments qui nous touchent profondément, les moments de beauté indescriptible, nous nous retrouvons sans mots. Nous vivons intensément cette beauté et souhaitons trouver une âme soeur qui comprendrait sans que nous soyons obligés d’émettre un mot.
Nous avons probablement tous eu l’expérience de vivre une rencontre avec amis ou collègues, ou des amis-collègues pour les chanceux. Je parle des fois que vous êtes tous assis à la table au dîner ou à la pause quand quelqu’un raconte les péripéties du jour. Les détails sont nombreux, parfois drôles, parfois choquants.
Autour de la même table, quelqu’un parle de la beauté du coucher de soleil hier soir en disant;
« Avez-vous vu le coucher du soleil hier soir? Il était beau. » Avec ces simples paroles, ils auraient revécu la beauté de ce qu’ils ont vu la veille sans plus de descriptions. Pour les auditeurs, ce simple commentaire peut faire remémorer, si pas le coucher de soleil de la veille, un autre qui les aurait touchés tout autant.
Les moments qui ne semblent pas suivre cette idée simpliste sont ceux qui touchent la maladie; la maladie grave.
Dans ces moments difficiles, les moments que nous recevons une nouvelle impensable, les mots sont parfois impossibles à trouver. Comment expliquer quelque chose que nous ne comprenons pas nous même? Comment expliquer l’incompréhensible?
Parfois, les gens de l’entourage peuvent être exigeants sans le réaliser.
Ils cherchent à comprendre eux aussi la nouvelle difficile.
Parfois, ils en veulent aux personnes touchées puisque ces dernières n’ont pas partagé la nouvelle assez vite ou n’ont pas donné assez d’information.
Je vous prie de respecter que le partage d’information doive venir de la personne atteinte sur son temps et au rythme qui convient pour elle.
C’est son histoire, sa réalité, son intimité et parfois sa vie. Cette situation doit être respectée…