Me voici surprise par le chagrin qui déborde dans des moments surprenants.
J’ai même menti à mon petit mari hier soir quand il m’a demandé si ça allait. Comme je l’avais déjà embrassé pour lui souhaiter bonne nuit, je me suis tournée dans la noirceur, pour dissimuler que j’essuyais des larmes.
J’en ai presque honte.
Vous vous demandez peut-être: qu’est-ce qui me cause autant de chagrin? C’était le décès d’un être cher… notre Dalton, notre pitou.
Quand les gens me disent que perdre un de nos « enfants poilus » est comme perdre un enfant, je ne comprends pas. Je ne veux pas diminuer l’intensité de perdre un enfant en le comparant à perdre son chien. Tristement, je connais trop de personnes qui ont perdu un enfant. (C’est ça avoir une grande famille- plus de 60 cousins germains…) J’ai toujours su que je ne suis pas à l’abri et j’apprécie que je n’aie pas vécu un tel deuil.
En plus, j’ai déjà aimé et perdu des pitous. Il y a eu Princesse chez mes parents. Dans ma petite maison, nous avons accueilli Snoopy, Tux, Brutus, Dalton et Luna. Chacun avait leur charme particulier.
Nous avons dû prendre une décision pour Dalton (degenerative myelopathy, que je ne sais pas dire en français). Sa qualité de vie n’était plus au rendez-vous. Je me sentais égoïste de le garder parce que je ne voulais pas dire adieu. Ce n’était pas la première fois face à une telle décision. Nous avions dû faire la même chose pour Snoopy (cancer et épilepsie) et pour Brutus (il était complètement perdu et ne mangeait plus). Notre Tux est décédée paisiblement de vieillesse dans nos bras dans notre salon.
Je me sens coupable d’être envahi de chagrin pour notre Dalton comme je n’ai jamais été affectée par les autres pertes. Je sais que je me répète, mais j’en ai presque honte.
Je cherche à comprendre. Je ne crois pas que ce soit le confinement que nous vivions. Ce n’est pas non plus le fait que je me sens plus fragilisée puisque j’étais en arrêt de travail au moment que nous avons pris la décision. Nous en avions vécu de ces types de moments dans le passé lors de nos aventures.
Je crois que c’est une combinaison de quand il est rentré dans nos vies et les êtres que j’associe à Dalton qui nous ont quittés depuis, particulièrement ceux qui font partie de ses histoires.
Dès son arrivée, Dalton a su tisser des liens avec certains. Il savait que mon beau-père lui glisserait de la bouffe et il devenait son fidèle compagnon quand nous avions de la visite. Nous devions garder l’œil sur les deux pour assurer que Dalton ne mangerait pas des choses qu’il ne devrait pas, comme le chocolat! Mon beau-père lui glissait de la bouffe jusqu’à sa dernière visite ici, deux mois et demi avant son décès, il y a de ça déjà deux ans.
En plus, Dalton avait rendu visite à ma marraine il y a un nombre d’années. Elle voulait le voir de plus près et disait des trucs comme « tu t’intéresses pas à une petite vieille ». Mais si, il s’intéressait. Tellement bien que nous avions dû l’éloigner tellement il la faisait rire. Ma chère marraine nous a quittés, il y déjà cinq ans…
Je me sens très choyée d’avoir une richesse de souvenir via mon grand pitou d’amour. Et oui, le chagrin pour celui-ci ne se compare pas avec la peine sentie pour mes autres pitous d’amour. C’est que le chagrin de celui-ci est mélangé avec le deuil qui se retrouve juste sous la surface pour d’autres êtres chers que j’ai eu la chance d’avoir eus dans ma vie et en peu de temps à qui j’ai dû dire adieu…
En plus de ma marraine (2015) et mon beau-père (2018), il y a eu ma maman chérie (2017), ma tante Mona (3 semaines avant), Mme R. (2018), Ma tante Elva (2015 , deux mois après ma marraine), mon oncle François (2018), ma tante Léonie (2019)…
Quelle richesse d’avoir eu ces personnes aimantes et aimables dans mon coin pour si longtemps et quelle joie d’avoir fait la connaissance et avoir gagné la confiance d’une gentille bête qui se laissait mourir de chagrin quand sa famille s’était séparée, mais qui avait décidé de nous donner une chance …
Je sens que les larmes seront de moins en moins au rendez-vous et que les doux souvenirs prendront plus de place sous peu.Le fait que je partage ma peine ici aide déjà…
Voici une partie de l‘histoire à Dalton que j’avais partagée il y a quelques années. Malheureusement, Je l’ai seulement en anglais pour l’instant.