J’ai eu l’occasion d’écouter une grande dame; Dre Petits-Pas aka Michèle Sirois. Elle est venue nous parler du travail incroyable des clowns thérapeutiques chez Dr Clown. Voilà des gens de cœur qui contribuent d’une façon si importante chez des personnes malades, plus particulièrement pour nos plus fragiles: les enfants et les vieilles personnes.
Les histoires partagées avec nous ont fait couler des larmes. Par chance, il y avait une boîte de mouchoirs pas loin.
Je ne pourrais pas faire honneur à son partage et ce ne sont pas mes histoires à partager, mais si jamais vous avez l’occasion de l’entendre, allez-y. Si jamais vous avez la chance de les voir en action, prenez un moment pour observer ces clowns, l’entourage et le patient.
Regardons un peu ce que font ces bonnes âmes.
Ces clowns visitent des gens qui ne vont pas bien, soyons francs.
Ces personnages les amènent dans le moment présent. Ils connectent. La connexion entre êtres, c’est cela qui compte. Ils donnent aux patients, aux familles et aux membres du personnel, un moment ludique quand c’est possible de le faire.
Pendant cette belle conférence, j’ai partagé aussi une histoire. Dans mon cas, ce n’était pas avec un Docteur Clown, mais avec un docteur spécialiste.
Je vous la raconte.
Il y a plusieurs années, mon mari avait un rendez-vous à l’Institut Neurologique de Montréal avec Dr Leblanc, son neurochirurgien. Je suis allée avec lui. Nous étions accompagnés par notre grande fille de 17 mois. Notre deuxième se rendait assez évident par mon ventre volumineux.
Dr Leblanc nous avait rencontrés dans la salle d’attente et nous avait invités dans une salle de consultation pour expliquer les options offertes à mon mari pour ses crises d’épilepsie qui s’empiraient . Il avait regardé notre petite famille avec une certaine intensité. Il avait particulièrement remarqué notre grande de 17 mois. Tout à coup, il s’était étiré et avait pris un gant en nitrile ou en latex d’une boite qui se trouvait derrière mon mari. Confus, nous nous sommes regardés en nous demandant, qu’est-ce qu’il voulait examiner du patient devant sa famille qui exigerait un gant? Nous avions observé le médecin spécialiste qui avait commencé à souffler dans le gant. Il fit un nœud sur le bout et le tendit à notre petite blondinette.
J’étais émue.
Est-ce à cause des hormones ou grâce à la considération pour cette petite qui accompagnait son papa?
Je l’ai vu.
J’ai remarqué.
Par son simple geste que je ne trouve pas simple du tout, j’ai vu la petite. Oui, nous étions dans un hôpital spécialisé. La situation était assez sérieuse. Nous parlions d’une opération au cerveau pour mon mari qui compterait un séjour de sept semaines. Malgré la raison sérieuse de notre visite, ce grand spécialiste a donné une place d’importance à la petite.
Par chance.
Sans ce simple geste, nous aurions pu oublier une petite qui n’avait pas assez de paroles ou d’expérience de vie pour s’exprimer. Elle avait besoin de nous. Et nous avions besoin de nous rappeler d’elle et de notre rôle de parents.
Je suis très reconnaissante de ce rappel. Il m’a servi au fil des années.
Cela m’amène à poser une petite question.
Comment vivez-vous le moment présent?