Je disais à mes élèves cette semaine que j’aimerais être plus comme mes chiens. Je suis certaine que je ne suis pas la première à penser une telle chose.
Nous regardons nos chiens couchés sur des doux coussins ou sur le divan. Il faut faire attention de ne pas nous enfarger dans les jouets parsemés sur le sol. Ils nous font des beaux yeux et on leur offre des gâteries. Nous ramassons même leurs …
Cela vous surprendra peut-être d’apprendre que ce n’est pas les longues journées à se reposer que je leur envie. Je dois admettre que je ne suis pas très bonne à relaxer. J’aurais besoin des leçons.
Ce que je leur envie, c’est leur capacité d’accepter les choses superficielles sur lesquelles ils n’ont pas de contrôle.
Laissez-moi m’expliquer.
Nous avons des chiens. Nous en avons eu cinq depuis maintenant 23 ans. Nous avons eu notre première, Snoopy, pendant huit ou neuf ans. Tux, notre deuxième, est décédée à la maison avant Noël à l’âge mûr de 15 ans. Tux a pu vivre avec son compagnon, Brutus, pendant plus de dix ans avant que Brutus décède. Ne pouvant pas laisser Tux sans compagnon, notre grand Dalton s’est joint à la famille. Il est avec nous depuis plus ou moins quatre ans déjà.. Quand Dalton s’était retrouvé seul à son tour, une petite dernière est maintenant avec nous. Je vous présente la Luna.
Notre petite dernière est avec nous depuis 3 mois maintenant.
Comme c’était la semaine de relâche la semaine dernière, il était temps d’essayer de régler plein de trucs que je ne semble jamais avoir le temps de faire. Au grand désarroi de notre nouvelle chienne, j’ai enfin eu le temps de l’amener au vétérinaire, pas une fois, mais deux. La première fois était pour m’assurer qu’elle était assez en forme pour se faire opérer. En effet, elle n’était pas encore opérée. (Par chance, son copain l’était.)
Mercredi matin, elle est rentrée chez le vétérinaire pour la « grosse opération ». Elle était de retour le même soir, toute endormie. Qu’elle faisait pitié!
Tout ce que je pensais c’est « pauvre Peanut. » Nous la laissions sortir faire ses besoins dans la cour arrière.Elle se tenait à peine debout. Et cette piteuse situation a duré un gros 12 heures. Oh oui, tôt le lendemain matin, j’ai dû vite arrêter les chiens qui voulaient jouer.
C’est là que le souvenir des conversations que nous avions eu avec les vétérinaires quand Snoopy avait eu une tumeur à la patte qui revenait à chaque fois que nous la faisions enlever. Le vétérinaire, après la troisième fois, si ma mémoire est bonne, refusait de lui enlever la tumeur de nouveau, Il avait recommandé de lui amputer la patte. Nous ne pouvions pas prendre une telle décision à la légère. Nous avons consulté d’autres vétérinaires et tous étaient d’accord. Ils nous ont expliqué que Snoopy n’allait pas vivre une crise existentielle à la perte de sa patte. Une fois son équilibre retrouvée, elle risquerait de faire les mêmes choses qu’elle faisait avant. On m’expliqua qu’elle ne se mettrait pas devant un miroir pour vivre le deuil de sa patte et remarquer ses cicatrices.
La situation de Luna m’a rappelé les paroles des vétérinaires, il y a plusieurs années maintenant. La voilà, après deux visites chez le vétérinaire la même semaine; pour ses vaccins et pour se faire laisser là bas pour qu’elle soit opérée sans son consentement. De telles situations sont épouvantablement stressantes et elle était encore relativement nouvelle chez nous. Et le lendemain, elle voulait jouer malgré son ventre rasé et sa cicatrice. Elle ne s’arrêtait pas pour regarder cette dernière. Elle voyait son copain et elle voulait jouer.
Je veux être comme mes chiens. Je ne veux pas voir mes cicatrices, ou mes boutons ou mes rides. Je ne veux pas être paralysée par mon surpoids. Je ne veux pas baisser les yeux parce que mes cheveux sont particulièrement mal coiffés ou que mon ensemble n’est pas à la mode. Je voudrais sans hésitation lever les yeux avec la joie de vivre aujourd’hui parce que je suis là. Je voudrais accepter le fait accompli et aller devant comme la Luna.