Que bâtissez-vous?

J’ai récemment rencontré une âme soeur avec qui j’ai eu rendez-vous pour un petit café… pour deux heures et demie! Nous avons parlé de tout et de rien. Nous avons ri et il y a même eu des larmes. Nous avons eu une vrai conversation. C’était exaltant, joyeux et profond.

Je suis rentrée à la maison en me posant la question: avec qui suis-je à l’aise de partager ce qui me passe par la tête? N’est-ce pas drôle que je partage cela ici? sur un forum public où tous puissent lire… et peut-être qu’un jour quelqu’un le fera.

Cette question est très présente dans mon esprit ces temps-ci grâce à un petit projet que je fais faire à mes élèves dans le cours d’anglais enrichi. Je leur demande de partager avec moi qui ils sont. Comme enseignante, j’essaie toujours de faire l’activité que je demande des jeunes. Cette fois-ci, je demandais à mes élèves de retrouver les caractéristiques les plus représentatives. Sur notre liste de vocabulaire il se retrouve deux mots qui me cause à me questionner. Le premier est « créatif » et le deuxième est « gêné ». Le premier n’est pas la façon que je me perçois et le second l’est, ou au moins l’était.

Je crois avoir changé d’avis cette semaine, et c’est possible que je changerai d’avis encore la semaine prochaine. Je ne crois pas être gênée, et je ne l’ai peut-être jamais été, mais je suis probablement plus réservée. Encore, que c’est drôle d’avoir de tels propos ici, sur l’Internet en plus de penser que je suis une enseignante dans mon autre vie.

Je sens qu’il y a une leçon là-dedans. Je me pose la question de comment ma perception affecte ce que je choisis de faire. Mes choix doivent être influencés. Je me demande aussi comment les perceptions de mon entourage affecte comment je me perçois moi-même.

La situation est peut-être coquine mais pas banale. Le sens d’identité de l’individu affecte au moins en partie ce que nous nous sentons capables d’accomplir.

Dans mon cas, j’avais compris par mon entourage que j’étais gênée. Malgré cela, je suis devenue enseignante, une profession que j’exerce depuis presque trente ans déjà et depuis un an, j’écris. Même si je ne me suis pas arrêtée de devenir enseignante malgré être « gênée », j’ai laissé mon asthme limité mon activité physique. Je le vois et de cela, je ne suis pas fière.

Le tout me fait réfléchir; qu’aurait été ma vie si je mettais limité par ma timidité et mes notes médiocres dans les cours de langues maternelles quand j’étais élève? Je ne serais pas enseignante de langue ou blogueuse.
Que serait-il arrivé à mon époux si la lourdeur de sa condition de santé aurait pris tellement de place dans son sens d’identité qu’il n’aurait pas exploré la nature qu’il aime tant? Qu’aurait été sa vie s’il avait écouté les voix qui lui disait qu’il ne pouvait travailler ou monter sur le toit pour voir si ce dernier était en état pour nos saisons hivernales?

Par chance qu’il savait mieux. Son sens d’identité penchait particulièrement sur ce qu’il pouvait faire et non sur les limites que la perception des autres voulait imposer à cause d’une condition médicale.
Comment puis-je comme maman et enseignante aider la prochaine génération à voir ce qu’elle a pour bâtir un futur remplie de rêves et non bâtir des barrières à leurs rêves.

Je vous invite à partager ce que vous avez accompli qui a surpris votre entourage et peut-être vous-même.